vendredi, 18 mai 2018 21:20

Rencontre avec une femme ukrainienne, faut-il parler de politique ?

A travers l’expérience d’Antoine Monnier directeur de l’Agence CQMI, marié avec une Ukrainienne, et celle d’Hervé Jouhet marié quant à lui à une Russe, nous allons tenter au moyen d’une chronique particulière sous la plume du second de vous présenter quelques standards et quelques conseils à l’usage d’hommes francophones qui rêveraient, espéreraient et décideraient de créer une relation maritale avec une femme russe ou ukrainienne. L’un comme l’autre ont écumé le monde slave, tant l’Ukraine, que la Russie, mais aussi d’autres pays périphériques. L’un comme l’autre sont passés par une étape de recherche amoureuse similaire, faite de rêves qui se sont réalisés… mais pas tout seuls ! L’un et l’autre sont parfaitement russophones, ont étudié en Russie la langue de Pouchkine, le premier a longuement résidé dans le pays et dans la ville mythique de Saint-Pétersbourg, en passant par la Sibérie, le second est moscovite, cœur palpitant de la Russie, après avoir connu l’Oural et le Sud du pays.

Dans notre dernier article nous évoquions la politique et votre rencontre avec une femme russe, aujourd’hui nous proposons le même thème tout en vous donnant quelques clefs d’importance pour une rencontre avec une femme ukrainienne… et la question de la politique. Nous ne reviendrons pas sur le fait que la politisation des femmes slaves, et l’intérêt pour la politique des Russes ou des Ukrainiens est très inférieure aux francophones et surtout en comparaison des citoyens français. Si vous envisagez de rencontrer une femme ukrainienne avec l’Agence CQMI, ou par d’autres moyens, vous devez savoir que ce pays est très différent de la Russie, tout en étant très proche. Bien qu’il y ait un furieux débat sur les origines de la Russie et de l’Ukraine, l’histoire, elle, n’est pas multiple. C’est par l’invasion des terres actuelles de la Russie et de l’Ukraine par les Varègues (les Vikings de l’Est), que fut créé à la fin du IXe siècle un puissant état, la Rus’ dite de Kiev, ayant pour villes principales Novgorod au Nord et Kiev au Sud (qui en fut bientôt la capitale). Après l’invasion de la Horde d’Or (Mongols et Tatars) au XIIIe siècle, la Rus’ se trouva évincée du territoire actuel de l’Ukraine, et survécut au Nord dans ce qui fut bientôt la Moscovie puis la Russie. La reconquista de l’Est, ne s’opérera qu’à partir du XVIIe siècle et ne fut achevée par les Russes qu’au XVIIIe siècle par les troupes de la Grande Catherine. Ainsi naquirent la Russie et l’Ukraine.

Le dilemme éternel entre cousins slaves du Nord.

Depuis cette lointaine époque, l’Ukraine a suivi un cheminement qui fut troublé par de nombreuses guerres, écartelée entre la Russie et l’Occident. C’est sur son territoire que passe la fracture dite du Dniepr, immense fleuve qui sépare l’Ukraine en deux parties occidentale et orientale. Cette fracture est le point de rencontre de l’Est et de l’Ouest, qui fait de l’Ukraine un champ de bataille permanent depuis des siècles. Elle fut dominée par l’empire russe des tsars, tentée par les alliances avec la puissante république des Deux Mers (Pologne et Lituanie), entraînée par la Suède, occupée longtemps partiellement dans sa partie occidentale par l’empire d’Autriche (puis Austro-Hongrois, 1867), finalement ravagée pendant la Guerre civile russe (1917-1922), partagée entre la Pologne renaissante et l’URSS (1923, conférence des Ambassadeurs), dévastée par les famines (1921-1922, 1932-1934), tentée par l’Allemagne nazie avec laquelle elle combattit partiellement contre l’Union soviétique (1941-1945), et enfin fermement tenue par cette dernière jusqu’à son indépendance (1991). Depuis cette date, une sourde et terrible lutte oppose dans le cas de la Seconde Guerre froide, les USA et l’OTAN, contre la Russie, à travers les événements révolutionnaires de la Révolution Orange (2004), de la Révolution du Maïdan (2013-2014), et enfin d’une sécession de la Crimée autonome (2014), retournée à la Russie (pour d’autres arrachée par la Russie à l’Ukraine), et d’une guerre civile contre les insurgés du Donbass (2014 à nos jours). Cette très longue histoire a créé un éternel et pérenne dilemme et contentieux entre les cousins que sont les Russes et les Ukrainiens. L’emprunte sanglante de Staline, dans le sillage des victoires de 1943-1945, a également annexé à l’Ukraine des territoires historiquement non ukrainiens, poursuivie par l’incorporation dans l’Ukraine de la Crimée autonome (1954). Ces territoires furent vidés par des déportations massives de leurs habitants et repeuplés par d’autres déportations, bien qu’il reste des reliquats de populations originelles. C’est le cas des territoires enlevés à la Roumanie (sur le Bug), à la Moldavie (fin de la chaîne dite des Transcarpathes), à la Hongrie (région de Mukatchevo), à la Slovaquie (Ruthénie), et à la Pologne (Galicie). Comprendre l’Ukraine c’est d’abord savoir qu’il s’agit d’un vaste pays européen avec d’importantes diversités. Il y aura donc, des opinions politiques très différents selon l’origine de ses femmes, avec d’ailleurs des minorités (reliquat d’allemands de la Mer Noir, diaspora grecque, diaspora juive, diaspora de peuples du Caucase, Tatars, Lemkos etc.). Le cœur historique de l’Ukraine correspond à une région englobant la Galicie (Orientale et Occidentale), la Volhynie et la Podolie, qui pourrait être comparé à l’île de France pour la France. C’est ici que se trouve le plus fort pourcentage d’Ukrainiens, par ailleurs souvent « en famille » avec la Pologne. De tout temps, l’image de la Russie fut négative dans ces régions et c’est ici, ainsi que dans des villes comme Vinnytsia que le nationalisme ukrainien trouve ses racines. Ayant parfois une odeur de soufre (à cause de son alliance hitlérienne), ce nationalisme s’explique aussi par le défaut de création d’un état ukrainien en 1919. Des patriotes ukrainiens vinrent en effet à Versailles pour demander la création d’un état tampon ukrainien, une très grande Ukraine qui comprenait alors une partie de la Biélorussie, de la Russie, la Crimée, le Kouban et jusqu’aux portes du Caucase. Cet état ne fut jamais fondé. L’Ukraine moderne est donc un puzzle de nationalités, un terroir emplit d’histoires et de cultures, de différences, de langues et de traditions parfois opposées. Songez qu’en terme de superficie, sans compter la Russie à cheval sur l’Europe et l’Asie, la France est le plus grand pays d’Europe avec ses territoires Outre-mer (2e derrière l’Ukraine sans eux), l’Ukraine (2e), Allemagne (7e), Pologne (10e, et déjà deux fois plus petite que l’Ukraine), Roumanie (13e), Biélorussie (14e), Lituanie (24e), Lettonie (25e), Suisse (32e, plus de sept fois plus petite que l’Ukraine), Moldavie (33e ), Belgique (34e), Luxembourg (41e, 233 fois plus petit que l’Ukraine). Malgré une propagande intense entre la Russie et l’Ukraine, le pays est en réalité beaucoup plus ukrainien dans sa partie Ouest, de ses frontières occidentales à la fracture du Dniepr, et beaucoup plus russe dans sa partie orientale, de la fracture du Dniepr jusqu’à ses frontières avec la Russie et la Biélorussie. Il existe toutefois des minorités ukrainiennes dans les parties plus russes du pays et inversement bien sûr, tandis que la ville de Kiev se trouve très exactement sur la fracture dite du Dniepr. Si vous n’avez pas conscience donc de ses différences, vous pourriez aller à la rencontre de nombreux problèmes avec une femme ukrainienne… car tout dépendra justement de son origine, de son lieu de résidence et aussi de son entourage et de sa famille (sans parler des origines lointaines).

La guerre entre frères ennemis.

Il y a trois grands peuples slaves dits du Nord, les Russes, les Biélorusses et les Ukrainiens. Chacun de ces peuples possèdent sa langue, mais du fait de la domination du grand frère russe sur ceux qui étaient appelés autrefois « les petits russiens » (Ukrainiens) et les « Russes blancs » ou « Ruthènes » (Biélorusses), la langue russe est toujours très présente comme le démontre aussi l’importance de la langue russe dans le monde : le français est la 11e langue au monde, le russe se place devant lui à la 8e place, mais en terme d’influence, le français est à la 2e place dans le monde, le russe n’étant alors plus dans le classement[1]. Dans cette Ukraine écartelée entre les langues ukrainienne et russe, environ 70 % de la population (en 2018, sans parler de la Crimée désormais russe, ou du Donbass insurgé) avait pour socle maternel la langue ukrainienne contre 30 % pour la langue russe. Les zones désormais échappant au contrôle des Ukrainiens, Crimée et Donbass comptaient par ailleurs un pourcentage écrasant de russophones, 96 % dans la capitale de la Crimée par exemple, autour des 85 % dans les villes de Donetsk et Lougansk. Mais depuis 2014, l’Ukraine a donc une plus forte cohérence nationale et se trouve massivement dans l’opinion que « la Russie est l’ennemie ». La guerre du Donbass et ses 40 000 morts tant militaires que civils (pertes des deux côtés), a creusé un fossé qui restera profond et dans les mémoires collectives à la fois des Russes et des Ukrainiens. En tant qu’homme francophone à la rencontre d’une femme ukrainienne, toute la question sera donc de savoir… si vous rencontrerez une femme de pure souche ukrainienne, de souche russe, de souches mixtes ukrainienne et russe, ou même encore, et ce sera la majorité, de femmes qui ne veulent absolument pas entendre parler de politique et de la guerre. Vous pourriez bien être désarmés et mis sur la touche dans l’instant, si votre opinion personnelle était plutôt russophile et de l’avis de l’opinion des Russes, si vous tombiez sur une Ukrainienne patriote et nationaliste. A l’inverse vous pourriez la choquer et la perdre irrémédiablement si vous vous laissiez tenter par l’opinion des partisans du Maïdan et que votre interlocutrice soit ferme dans ses racines russes. L’évocation de la politique pourrait donc être un terrible camouflet, une poire de discorde sans fin, et même l’ouverture d’un chancre qui dévorera votre début de couple jusqu’à n’en laisser que des cendres et une maisonnée dévastée. Une véritable haine existe désormais entre certains ressortissants ukrainiens et d’autres de Russie, ou Russes d’Ukraine. Beaucoup d’autres seront neutres, ballottés sans fin depuis quinze ans entre le vieux conflit désormais à couteaux tirés. Vous avancez dans une conversation politique sur la situation de l’Ukraine pourrait tourner au pugilat verbal et nous déconseillons aux francophones qui ne connaîtraient pas bien l’histoire des deux pays et l’une ou les deux langues de s’aventurer sur le terrain. Selon la position du gouvernement officiel à Kiev, une opération antiterroriste, dénommée opération ATO est même en cours dans l’Est de l’Ukraine (Donbass insurgé), une façon un peu brutale mais aussi timide de ne pas dire qu’une véritable guerre se déroule dans les anciens territoires les plus à l’Est de l’Ukraine. Ces territoires ont fait sécession, mais l’armée ukrainienne contrôle une bonne partie du terrain des deux oblasts de Donetsk et Lougansk. De fait, la circulation des civils existe à travers un front qui mesure tout de même 400 km du Nord au Sud, de la frontière russe, jusqu’à la mer Noire. Vous pourriez donc rencontrer une réfugiée du Donbass, car environ 1,5 à 2 millions de réfugiés se sont enfuis de cette zone au moment de l’éclatement de cette guerre (2014). Bien que beaucoup soient rentrés chez eux, car cette guerre est une « drôle de guerre » larvée, ponctuée d’assauts limités et de bombardements plus ou moins intenses, beaucoup de gens sont revenus dans leurs foyers, beaucoup d’autres ont préféré s’installer soit en Russie, soit en Ukraine pour des raisons économiques (ou politiques ou les deux). Vous trouverez donc parmi les femmes du Donbass, de très nombreuses patriotes… russes, beaucoup de personnes plutôt neutres ou lasses de la guerre, et quelques patriotes… ukrainiennes acharnées. Nous ne présenterons pas de sources aujourd’hui dans cet article sur le sujet, ces sources étant politiquement très marquées pour un côté ou l’autre des deux camps. Le schéma général dominant que vous rencontrez en Ukraine, dans votre recherche d’une femme sera : une femme ukrainienne, ou russe, ou d’origines mixtes, neutre et lasse du conflit, assez communément une femme ukrainienne ou d’origines mixtes plutôt nationaliste et dans la ligne du gouvernement ukrainien, plus rarement une femme d’origines russes ou mixtes, discrètement pour la Russie, voire secrètement pour la Russie.

montre bien que pour beaucoup d’Ukrainiennes, il ne sera plus question ni d’avoir des amis russes, ni d’entendre parler de Russes ou de Russie. Certaines auront même coupé les contacts avec tous leurs amis russes, leur famille russe, et dans des cas pas si rares, se seront fâchés sévèrement avec eux.

 

Le poids de la situation politique et géopolitique pourrait-il pousser des femmes ukrainiennes à l’émigration ?

Clairement la réponse à cette question est oui. Les femmes ukrainiennes sont d’ailleurs des candidates à l’émigration de très longue date puisque l’Ukraine possède l’une des plus importantes diasporas d’émigrés dans le monde, soit environ 20 millions d’Ukrainiens vivant dans d’autres pays que sur le sol national. Environ 11 % des Ukrainiens vivants par ailleurs sur le sol national sont nés à l’étranger[2], pour un total de près de 39 millions d’habitants (sans parler de la Crimée et du Donbass de fait hors du contrôle ukrainien désormais). Les plus grandes diasporas ukrainiennes se trouvent en Russie, au Canada (plus d’1,2 million de Canadiens d’origines ukrainiennes), aux USA (plus de 900 000), au Brésil (un demi-million), en Pologne ou en Argentine (un quart de million chacun), la liste serait longue, la diaspora ukrainienne étant estimée en France à environ 150 000 ressortissants. Cette émigration politique et économique est ancienne, commencée dès avant la Révolution à l’époque des tsars (fin du XIXe et début du XXe siècle), elle se poursuivit ensuite au déclenchement de la Révolution et pendant la guerre civile, pendant les famines (années 20 et 30), après l’effondrement de l’Allemagne nazie (années 40 et 50), puis fut verrouillée jusqu’à l’effondrement de l’Union soviétique, reprenant avec force depuis (de 1991 à nos jours). Cette dernière vague d’émigration a été massive vers Israël, et les pays accueillants déjà de fortes diasporas ukrainiennes (particulièrement le Canada, les USA), en notant bien sûr une présence non négligeable également au Royaume-Uni et en Australie. Elle a concerné des hommes seuls cherchant un travail et de meilleures conditions de vie, beaucoup de femmes ayant découvert un mari étranger par divers moyens, ou hommes et femmes rebondissants et surfant sur les diasporas locales des pays visés. Une dernière vague très forte a démarré pendant la Révolution du Maïdan et après cette Révolution jusqu’à nos jours. En dix ans, environ 6 millions d’Ukrainiens ont quitté leur pays d’origines pour de meilleurs horizons, les chiffres de l’après 2014 ne nous sont pas encore connus mais seront très intéressants à découvrir. Ceci explique une forte demande, en plus d’un très gros déficit d’hommes ukrainiens, de candidatures à l’expatriation. Il sera à noter que dans votre recherche d’une femme ukrainienne, vous devrez comprendre que ce pays étant très grand, la partie concernée par le conflit militaire est de fait limité au seul Donbass et donc à la seule partie extrême orientale du pays. L’ambiance guerrière ne sera pas ressentie avant que vous atteigniez des villes comme Dniepropetrovsk (et encore), et ne sera pas prégnante avant d’atteindre des villes comme Marioupol (le grand port du Donbass), ou Kramatorsk (4e ville du Donbass sous contrôle de l’armée gouvernementale). L’Agence CQMI pourrait très bien, et a déjà eu des candidates de ces régions, mais vous ne serez jamais mis en danger et les femmes seront toujours rencontrées dans des villes lointaines du front, calmes et sûres. Vous aurez compris cependant que la situation politique et surtout économique dues à la guerre, sont des raisons puissantes pour ces femmes de quitter l’Ukraine. Ceci ne veut pas dire que ces femmes quitteront leur pays de gaieté de cœur, ou même pas un pur et seul intérêt économique. Il faut noter que l’opération ATO est en réalité une opération militaire de grande envergure. C’est un total de 75 000 jeunes hommes qui sont actuellement face à 45 000 insurgés séparatistes solidement retranchés dans le Donbass (avec dans les deux camps beaucoup de volontaires étrangers du monde entier). C’est donc toute une jeunesse qui actuellement est au combat, et le gouvernement ukrainien a procédé déjà à 6 phases de mobilisation et conscription obligatoire de soldats. Cet état de fait, explique puissamment pourquoi de jeunes femmes ukrainiennes se trouvent candidates à la recherche d’un mari à l’étranger. Si avant la guerre elles se trouvaient 115 femmes pour 100 hommes, le conflit a déjà fauché un nombre de jeunes soldats difficile à déterminer, mais supérieur à 10 000 et inférieur à 20 000 soldats. Ceci couplé à la très longue durée de cette guerre (déjà 4e année de guerre), pèse beaucoup sur les plus jeunes tranches des femmes ukrainiennes. Il ne sera donc pas étonnant, que beaucoup de jeunes femmes ukrainiennes dans la tranche des 18-25 ans, soient des candidates ayant dans leur génération un déficit dramatique d’hommes. De manière générale, les femmes ukrainiennes aborderont d’elles-mêmes leur point de vue s’il se trouve tranché. Le conseil le plus important dans la rencontre avec une Ukrainienne serait déjà de comprendre cette femme, ses origines, son histoire avant vous-mêmes de venir vous mêler d’une affaire qui même pour les Ukrainiens ou les Russes est très compliquée.

En conclusion vous devrez prendre conscience que les femmes ukrainiennes en général, depuis les différentes crises politiques de l’indépendance (1991), la Révolution colorée (2004) et la Révolution du Maïdan (2014) ont des choses à dire, des opinions à exprimer, des rancœurs parfois, mais aussi des espoirs. Vous pourriez être surpris de découvrir dans une femme ukrainienne un militantisme pro Union européenne qui pourrait ne pas être du tout de votre goût. Vous pourriez aussi découvrir que l’image du communisme est devenue dans l’inconscient commun du peuple ukrainien, celle d’une période sombre, triste, répressive et meurtrière. Si vous étiez dans les sensibilités typiquement de la gauche la plus dure, vous pourriez bien buter sur un sérieux problème idéologique, tandis que si vous vous trouviez plutôt humaniste, vous pourriez découvrir un farouche patriote au nationalisme débridé pouvant aller jusqu’aux opinions les plus extrêmes. Si l’extrémisme est très réduit en Ukraine (comme le prouve les élections de ces dernières années, entre 2 et 10 % des voix), l’extrême droite existe elle aussi belle et bien (comme partout), avec ses codes propres, son histoire très trouble, l’Ukraine aussi eut sa division SS… comme la France, ou la Wallonie ! La situation de guerre, révolutionnaire, une intense propagande gouvernementale ukrainienne, un sentiment d’agression, d’impuissance, un fort complexe d’infériorité couplé à une force de réaction vraiment impressionnante, feront d’une femme ukrainienne dans la discussion politique, un chaudron parfois brûlant. Il faut remettre en comparaison, le rôle qui fut celui des femmes en France dans les temps révolutionnaires de toute son histoire depuis 1789. D’Olympe de Gouges, en passant par Louise Michel ou Théroigne de Méricourt  la Liégeoise, en échouant sur les rives du symbole de Marianne, à l’image de la France l’Ukraine a eu et a son lot d’amazones héroïques et parfois farfelues ou attachantes. Vous noterez bien cependant, que derrière cette minorité infime, l’immense majorité des femmes ukrainiennes seront toutefois des femmes simples, aimant la tranquillité, leur famille, leur travail, leur mari, leurs passions et souhaitant une vie paisible et éloignée du brouhaha des meetings politiques et des joutes verbales. 

Hervé Jouhet pour l’Agence CQMI

 

[1] http://www.larevuetoudi.org/fr/story/classement-des-langues-dans-le-monde-0 article d’avril 2009

[2] https://www.swissinfo.ch/fre/societe/s%C3%A9rie-migration-partie-2-_244-millions-d-immigr%C3%A9s-dans-le-monde-quel-pays-en-d%C3%A9nombre-le-plus/42392104 selon un article de Swissinfo.ch du 13 septembre 2016.

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